BALLON D’OR : RIEN N’EST PERDU !
Le Ballon d’Or est une cérémonie organisée chaque année depuis 1956 par l’hebdomadaire français France-Football pour classer les meilleurs joueurs de football. Le jury est constitué de journalistes internationaux.
Le reportage vidéo sur Dailymotion (hébergeur internet français créé en 2005) est assez édifiant sur notre soumission à l’usage abusif de la langue anglo-américaine.
Le directeur de France football décerne le prix à Ronaldo avec une formule rituelle en français. Le lauréat répond merci beaucoup en français. Magnifiquement normal ! Puis Ronaldo se met, dans un anglais hésitant, à décrire ses impressions, ses sentiments. Il cherche ses mots, il se gratte l’oreille, puis le menton ; son exercice est malaisé. Il s’adresse au directeur devant la caméra, comme s’il allait de soi que tout le monde comprendra (son) anglais. Les visionneurs de la vidéo devront se contenter d’un sous-titrage.
La scène suivante est l’entrevue avec deux journalistes lusophones et là on voit un Ronaldo bien plus à l’aise, s’exprimant avec conviction et force, en portugais bien sûr. Il paraît même plus intelligent !
Cette séquence vidéo m’intéresse, car elle met bien en évidence que tout intervenant en pareille situation devrait pouvoir s’exprimer dans sa langue maternelle, à charge pour les organisateurs de faire traduire par des moyens performants appropriés. Car si, à la place de Ronaldo, s’était trouvé un joueur britannique, sa performance aurait été autrement plus brillante. Cette tyrannie du tout-en-anglais pour des raisons soi-disant de facilité et de mondialisation stupide contribue à faire passer les non anglophones pour des sous-hommes. Il faut s’ériger contre cette situation.
Heureusement, pour nous rassurer, sur la chaîne américaine CNN, le présentateur relate l’évènement en prononçant « Ballon d’Or » en français, de même la dépêche en bas d’écran, alors que par une ironie du sort, la télévision portugaise dit et écrit « Bola de Ouro » ! Comme quoi, l’impérialiste défend mieux un opprimé qu’un autre opprimé…