JE NE ME BATS PAS CONTRE L'ANGLAIS, JE ME BATS POUR LA DIVERSITÉ (Claude Hagège)
Autant tu connais de langues, autant de fois tu es un homme (Ինչքան լեզու իմանաս՝ այնքան մարդ էս:) [ Intchkan lezou imanas , aÿnkan mard es ], ce proverbe arménien pourrait être la devise d'une institution qui prône la diversité culturelle. Goethe avait compris que celui qui ne connaît pas les langues étrangères ne connaît rien de sa propre langue (wer fremde Sprachen nicht kennt, weiss nichts von seiner eigenen). On voit bien qu'une langue unique aboutirait à une pensée unique. Les américains ont compris qu'à côté de l'armée, de la diplomatie et du commerce, il existe aussi une guerre culturelle. En mettant en avant la défense de leurs valeurs universelles, ils ont entrepris le formatage des esprits pour mieux écouler les produits américains. Bien avant les armes, l'aéronautique ou l'informatique, le cinéma représente leur poste d'exportation le plus important et marque leur volonté d'imposer l'anglais comme langue mondiale. François Mitterand, dans ses mémoires, l'exprime avec emphase :« La France ne le sait pas, mais nous sommes en guerre avec l’Amérique. Oui, une guerre permanente, une guerre vitale, une guerre économique, une guerre sans mort apparemment. Oui, ils sont très durs les américains, ils sont voraces, ils veulent un pouvoir sans partage sur le monde. C’est une guerre inconnue, une guerre permanente, sans mort apparemment et pourtant une guerre à mort.»
Vers 1960, mon père me répétait souvent : les Américains ont cassé les empires coloniaux de la France et de l'Angleterre et ils ne laisseront jamais faire l'Europe non plus. Je croyais qu'il avait tort, mais force est de constater, en 2017, que ce qu'il avait compris de l'histoire du XXè siècle était encore valable pour le XXIè...