Bravo à Claudine Lepage, sénatrice rapporteur du projet "Francophonie, un projet pour le 21è siècle
Francophonie, réveille-toi ! La sénatrice Claudine Lepage donne son avis et rapporte son projet pour le 21è siècle. Des candidats à la présidence abordent ce sujet. Mélanchon a un excellent projet, établi par Bernard Cassen. La sénatrice :
"En mars la fédération France-Québec Francophonie faisait sa dictée francophone annuelle en mettant en avant le Québec, la Côte d’Ivoire, l’Auvergne et l’Acadie. Française installée au Québec depuis maintenant 19 mois, cela fait la 2e année que je soutiens cette dictée avec la collaboration des 2 écoles que ma fille a fréquentées et d’une association régionale de France-Québec en Charente. Je me demande pourquoi de tels projets, simples et rassembleurs, ne sont pas plus valorisés et accompagnés ? Cette dictée rappelle l’importance, la richesse et l’héritage de la langue française et les enfants sont finalement bien plus impliqués que les parents" Claudine Lepage.
Le rapport d’information « Francophonie : un projet pour le 21e siècle » co-rapporté avec mon collègue Louis Duvernois au sein de la commission de la culture, de l’éducation et de la communication du Sénat est paru. Ce rapport est issu des auditions conduites par un groupe de travail composé de dix membres représentant tous les groupes politiques. Au cours de nos travaux, nous avons conduit une trentaine d’auditions et entendu une cinquantaine de personnes : experts, universitaires, diplomates, représentants des pouvoirs publics et des organismes venant en appui, représentants d’entreprises françaises, parlementaires, etc.
À l’issue de nos travaux, nous avons adopté trente propositions pour que le 21e siècle s’écrive en français.
Nous recommandons notamment :
– de resserrer l’Organisation internationale de la francophonie (OIF) autour d’un « noyau dur » de pays véritablement francophones et de recentrer ses priorités sur les enjeux linguistiques,
– à la faveur des négociations sur le Brexit, de garantir la place du français et des autres langues au sein des instances européennes,
– d’engager une réflexion sur la création d’un « ERASMUS francophone »,
– de créer un « office francophone de la jeunesse »,
– de faire de nos outre-mer des « têtes de pont » de la politique française en faveur de la francophonie.
Lors de ma présentation de ce rapport devant la commission de la culture, de l’éducation et de la communication du Sénat j’ai tenu à rappeler l’essentiel : le français fait partie des langues majeures du globe : cinquième langue mondiale en nombre de locuteurs, quatrième langue par le nombre d’internautes, troisième langue des affaires – après l’anglais et le chinois -, deuxième langue apprise – après l’anglais -, deuxième langue d’information internationale – après l’anglais -, elle dispose de nombreux atouts :
– des atouts historiques et culturels : l’histoire de France a implanté le français sur les cinq continents et a nourri une belle image de la langue française, souvent associée à la liberté mais aussi au raffinement, à la culture … ;
– des atouts économiques : l’espace « francophilophone » selon le joli néologisme de Jacques Attali représente aujourd’hui plus de 15 % de la richesse mondiale ;
– mais surtout, des atouts démographiques : la francophonie constitue le sixième espace géopolitique mondial par sa population et pourrait devenir le quatrième à l’horizon 2050 : 230 millions de personnes parlent français aujourd’hui, elles pourraient être 770 millions en 2050 ; c’est d’ailleurs l’ensemble linguistique qui connaîtra la plus forte croissance des cinquante prochaines années.
Cet atout démographique repose néanmoins sur des bases fragiles. La croissance démographique escomptée par la francophonie d’ici 2050 résulte de la seule croissance démographique de l’Afrique francophone : en 2050, 85 % des francophones seraient africains. Beaucoup dépendra donc de l’évolution, en qualité comme en quantité, de l’enseignement du et en français dans ces pays.
C’est pourquoi notre rapport fait une grande place aux questions d’éducation avec plusieurs recommandations pour que ce sujet ne soit pas abandonné des autorités, ni dans notre politique de coopération, ni dans notre politique diplomatique. Il n’aborde pas directement la question du financement de ces recommandations mais préconise néanmoins de rééquilibrer parfois nos priorités budgétaires afin d’investir plus dans l’éducation qui nous semble un enjeu d’avenir crucial.
Notre rapport fait aussi nombre de propositions relatives au développement des médias et, d’une façon plus générale, des contenus culturels et numériques, car c’est sur ce champ que se jouent aujourd’hui la bataille des langues et le français doit conserver une image de modernité et entretenir un « désir de français ».
Enfin, nous avons souhaité donner toute sa place à la jeunesse francophone avec des propositions de création d’un « ERASMUS francophone » pour les étudiants ou d’un office francophone de la jeunesse pour les jeunes professionnels.
Claudine Lepage sénatrice représentant les Français établis hors de France présidente de Français du monde-adfe