Le plurilinguisme de la Vallée d’Aoste : arpitan, walser, italien, français.
Cette région italienne, la moins peuplée avec ses 130 mille habitants, confine au département français de la Savoie et au canton suisse du Valais. Son histoire est marquée successivement par la colonisation romaine, le royaume des Francs, l’empire de Charlemagne, le royaume de Bourgogne, le duché de Savoie, le royaume de Piémont-Sardaigne avec la parenthèse de la révolution française et de Napoléon Ier, qui vit la ville d’Aoste sous-préfecture du département de la Doire, pour aboutir à l’unification italienne de 1860.
Les langues pratiquées traditionnellement dans les vallées sont de l’arpitan, francoprovençal qu’on trouve en Suisse romande et dans les Alpes françaises et piémontaises. Toutefois, dans la vallée du Lys, on parle le walser, dialecte germanophone. Les langues officielles instituées par les pouvoirs politiques sont le français depuis les Ducs de Savoie, avant même que François Ier ne l’impose dans son royaume, puis l’italien à partir de 1860, surtout à l’époque fasciste de Mussolini. Depuis 1948, le français est langue officielle à côté de l’italien, ce qui constitue un des points forts de l’autonomie de cette région. Au niveau scolaire, le français est enseigné à tous les élèves, en plus de l’italien. Pour les emplois publics, dont l’enseignement, les postulants doivent passer un examen de français. Force est de constater que dans les rues d’Aoste en 2017, si beaucoup d’enseignes et de slogans sont écrits en français, on n’entend plus guère que de l’italien. Il faut aller dans les villages pour prendre sur le fait des locuteurs francophones ou dialectophones. Ce n’est que lorsqu’on monte aux cols du petit et du grand Saint-Bernard qu’on découvre la Savoie et le Valais complètement francophones.