Nathalie Loiseau aux Affaires européennes : peut mieux faire pour la francophonie !
Le Premier Ministre Édouard Philippe vient de nommer Madame Loiseau aux Affaires Européennes. Directrice de l'École Nationale d'Administration depuis 5 ans, elle est à l'origine de l'arrêté du 16/04/2014, qui a révolté plus d'un défenseur du plurilinguisme. La sénatrice Claudine Lepage appelle l'attention de Mme la ministre de la décentralisation et de la fonction publique sur les conséquences du choix de l'épreuve d'anglais comme seule épreuve de langue au concours d'entrée à l'école nationale d'administration, à partir de la session de 2018. Les douze autres langues, autorisées jusqu'à présent par l'arrêté du 13 octobre 1999, ne pourront plus être choisies au concours d'entrée et seront, au cours de la scolarité, reléguées dans des formations facultatives non prises en compte dans le classement final.
Ce choix de la langue unique représente une régression incompréhensible, contraire à toute vision prospective et aux intérêts de la France tels qu'ils sont généralement affirmés par le gouvernement français.
Le monde d'aujourd'hui est un monde plurilingue qui ne devrait admettre aucune hégémonie linguistique et priver les futurs hauts fonctionnaires de l'ouverture au monde que permet la diversité linguistique et culturelle lui semble très inopportun, alors même que les anglophones s'interrogent sur les limites de leur propre monolinguisme.
De surcroît, elle estime que la France donnerait un très mauvais signal à l'ensemble des pays dont les langues sont éliminées du concours, avec un impact logiquement négatif sur l'enseignement du français dans le monde.
Elle souhaite donc l'alerter sur les conséquences d'une telle décision.
L’Association des Professeurs de Langues vivantes et l’Observatoire Européen du Plurilinguisme relèvent que l’orientation donnée par cet arrêté ne sert en aucune manière les intérêts des futurs hauts fonctionnaires qu’elle forme et ne contribue pas à renforcer l’attractivité internationale de cette école. La Chine par exemple, qui, à côté de l’anglais, investit beaucoup dans la langue française, en raison autant du rôle international de la France, que du développement de l’Afrique, n’a pas du tout une politique du tout-anglais et est par ailleurs très attentive à la place faite au mandarin dans les pays partenaires.
L’Association pour le Développement de l'Enseignement de l'Allemand en France s’est associée au recours juridique présenté par l’Observatoire Européen du Plurilinguisme et a donné mandat à l’OEP de la représenter au cours de la procédure.