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OUI LES LANGUES
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OUI LES LANGUES
  • Faire "Halte au tout-en-anglais". Rappeler aux Français leur devoir de défendre partout la francophonie. Sensibiliser les décideurs européens politiques, économiques, sociaux au plurilinguisme sans céder à la facilité et à la fatalité du tout-en-anglais.
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OUI LES LANGUES
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6 septembre 2018

Au collège, dès la 6è : oui à la voie du bi-langue pour tous !

Espagne

 

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Intéressons-nous à la revue Direction du SNPDEN-UNSA, le principal syndicat des chefs d’établissement des collèges et lycées. Dans le n°249, Monsieur S., qui dirige un collège des Pyrénées-Orientales, décrit le cheminement qui a conduit au bi-langue pour tous. Après avoir dépassé les débats éthiques sur la répartition sociale inégalitaire des élèves, selon qu’ils ont choisi ou non l’option de 2 langues vivantes, les craintes d’un surcroît de travail contre-productif pour les élèves moins motivés, les critiques sur les moyens horaires nécessaires au projet et toutes sortes de réticences dont l’essence est peut-être enfouie dans nos cerveaux formatés par le jacobinisme et le centralisme de notre bel hexagone, le Principal est parvenu à ce que tous les élèves de la 6è à la 3è, suivent un cursus bi-langue. Pour la majorité, c’est le couple anglais-espagnol, mais un nombre suffisant d’élèves a choisi anglais-allemand et même, Barcelone rayonnant à l’horizon, anglais-catalan ! L’enseignement des langues n’étant pas une fin en soi, mais sans aucun doute une chance pour les élèves de mieux réussir leur parcours dans l’Europe et le monde à venir, Monsieur S. met en exergue les effets bénéfiques sur la communauté scolaire : d’abord, la sérénité, grâce à une gestion plus harmonieuse de la mixité sociale, puis, la réussite, que l’on observe dans les performances des élèves après la classe de seconde au lycée.

Ce que fait ce collège s’inscrit bien dans une vision européenne plurilingue. D’autres établissements le réalisent près de l’Italie et près de l’Allemagne. La proximité du pays voisin favorise la prise de conscience du défi à relever. Il serait bon que ces exemples aident à généraliser cette prise de conscience jusqu’au plus profond de la France et… au cœur et au cerveau de sa capitale censée gouverner !

Ainsi, en agissant de la sorte, on peut espérer que la prépondérance accordée à la langue anglaise, vecteur d’une uniformisation culturelle par trop américanisée, soit compensée par le désir de promouvoir le multiculturalisme de notre continent. Apprendre la langue de l’autre, c’est mieux le comprendre, mieux se faire comprendre et l’amener à apprendre notre langue ! C’est aussi, comme l’évoque le principal pour son collège, un gage de sérénité et de réussite pour notre continent et le monde de demain !

 

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Commentaires
V
Vous nous donnez un bel exemple de persévérance d'un chef d'établissement pour la promotion de l'enseignement bi-langue dès la 6ième. J'imagine la somme de travail, d'investissement personnel et la faculté de persuasion qu'il lui a fallu pour parvenir à ces résultats. A l'Education Nationale maintenant de généraliser cette expérience mais veut-on (peut-on) lui en donner les moyens?<br /> <br /> Si l'on veut réussir un véritable enseignement bi-langue au collège, trois 'autres conditions me semblent nécessaires:<br /> <br /> - un meilleur suivi (une meilleure formation initiale et continue) des professeurs de langue : peu savent motiver les élèves.Ce n'est peut-être pas leur "faute", mais plutôt celle de leur formation. On peut donc y remédier.<br /> <br /> - Un plus grand contact avec des élèves étrangers. Est-il normal par exemple qu'un collégien, au cours des 4 année de cursus, ne puisse se rendre au moins une semaine dans un pays étranger pour être en contact avec la langue "réelle"? Cela est encore beaucoup trop fréquent. Dommage car l'on est souvent plus motivé dans l'apprentissage d'une langue quand on a rencontré des pairs avec qui l'on a passé de bons moments ou fait des bêtises !<br /> <br /> - un changement d'attitude de la part de professeurs. Pour caricaturer par exemple, les professeurs d'allemand se présentent souvent comme des gens austères; ils insistent sur le fait que l'allemand est une langue exigeante, faite pour les "bons élèves". N'est-ce pas scier la branche sur laquelle on est assis ? Comment s'étonner que l'allemand soit ensuite de moins en moins choisi, même dans l'Est de la France ?<br /> <br /> <br /> <br /> Peut-être que l'Europe pourrait encourager l'enseignement bi-langue de manière plus volontaire sur tout le continent ? Elle n'apparaitrait plus alors seulement comme le Père Fouettard de l'austérité, austérité qui freine d'ailleurs l'enseignement d'autres langues que l'anglais, mais aussi comme un modèle du plurilinguisme partagé. Ce serait une image nettement plus positive !<br /> <br /> -
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