Macron, la Sorbonne et les langues de l’Europe.
Le décor : Le lieu du discours du président Macron est emblématique : Robert de Sorbon, théologien et chapelain du roi Louis IX, fonde à Paris un collège pour permettre à des étudiants séculiers en théologie de ne pas être en prise aux difficultés matérielles que lui, fils de paysan des Ardennes, a connues pendant ses études. En 1250, la reine Blanche, régente pendant l’absence du roi parti en croisade, cède « à maître Robert de Sorbon, chanoine de Cambrai, pour la demeure des pauvres écoliers, une maison qui avait appartenu à un nommé Jean d’Orléans, et les écuries contiguës de Pierre Pique-l’Ane (Petri Pungentis-Asinum) situées dans la rue Coupe-Gueule, devant le palais dus Thermes ». Le collège de Sorbonne devient ensuite l’un des plus célèbres établissements de l’Université de Paris.
Le discours : Pendant plusieurs minutes, le président, devant un parterre d’étudiants originaires de pays européens, traite la question du fil insécable du multilinguisme de l’Europe . Il affirme que le foisonnement des langues est un atout et va même jusqu’à mettre en exergue l’intraduisible, qui marque selon lui l’irréductibilité de nos différences ! Cet élan remarquable pour la place des langues est inédit dans les discours de politiciens et d'autant plus significatif qu'il débouche sur des objectifs concrets en phase avec les objectifs politiques qu'il développe par ailleurs. Bravo !