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OUI LES LANGUES
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  • Faire "Halte au tout-en-anglais". Rappeler aux Français leur devoir de défendre partout la francophonie. Sensibiliser les décideurs européens politiques, économiques, sociaux au plurilinguisme sans céder à la facilité et à la fatalité du tout-en-anglais.
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1 octobre 2017

Fincantieri/STX et Siemens/Alstom : Les chefs d’État ne noient pas leur langue, mais les PDG écrasent la leur !

Fincantieri/STX et Siemens/Alstom : Les chefs d’État ne jettent pas leur langue dans les eaux portuaires, mais les PDG broient la leur sur les rails des TGV…

Si on ne gagne pas ensemble, on perd tous les deux !” déclare le président français, Emmanuel Macron, au chef du gouvernement italien, Paolo Gentiloni, à propos de l’accord qu’ils viennent de sceller sur les compagnies de chantiers navals Fincantieri et STX. La scène se déroule à Lyon, le 27 septembre, lors du 34è sommet franco-italien. La conférence de presse dure environ une heure. Les deux dirigeants s’expriment dans leur langue nationale, chacun avec humour et conviction. Ils s’écoutent et semblent se comprendre, car ils ne portent pas d’oreillette. Les journalistes posent leurs questions dans la langue de celui auquel ils s’adressent. À remarquer que Gentiloni dit en italien dossier et feuille de route. Il pourrait faire mieux avec tabella di marcia, mais, ouf et heureusement, il évite roadmap, qui se dit aussi en italien colonisé ! À remarquer encore que l’auditoire s’accommode des 2 langues, traduites ou non, et qu’on nous épargne la langue soi-disant internationale. Comme quoi on peut vraiment brexiter cette langue-là !

Le même jour, à Paris,les PDG de Siemens et Alstom présentent l’accord marquant la fusion de leur entreprise.Henri Poupart-Lafarge, actuel directeur d’Alstom dirigera le nouvel ensemble. Il aura la lourde charge d'éviter les luttes picrocholines entre Français et Allemands, en raison des différences de cultures entre les deux entreprises, qui étaient rivales jusqu'ici, mais la langue anglaise l’aidera peut-être, si on en juge par la triste cérémonie annonçant la fusion des entreprises. En effet, la conférence de presse tenue par les deux dirigeants est édifiante. Joe Kaeser, actuel directeur de Siemens, assure que cette fusion renforcera l’Europe avec cette magnifique formule : Global European mobility champion. À remarquer que les deux orateurs se livrent à un long plaidoyer pour promouvoir l’opération. Ils le font en anglais, chacun avec son style et son talent, le Français ayant un accent déplorable compensé par une diction claire, l’Allemand ayant un meilleur accent mais gâché par une diction inaudible ! Effet piteux et je me demande encore pourquoi ils se donnent tant de peine à se mouler dans ce diktat de devoir s’exprimer dans la soi-disant langue internationale. C’est contre-productif (pas fort pour des chefs d’entreprise !), car cela les empêche d’exprimer leur cœur, leur conviction, leur détermination, leur enthousiasme, qu’ils pourraient davantage transmettre à l’auditoire dans leur langue maternelle. Le comble, c’est qu’ils disent bonjour en français au début de leur intervention et merci à la fin, deux paroles magnifiques pour les rendre humains !

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Commentaires
J
Merci Monsieur Varlet. Vos propos me confortent dans mon opinion. Si ces dirigeants d'entreprise voyaient qu'ils sont aussi tristes à écouter que Anne Hidalgo et Valérie Pécresse exprimant laborieusement en anglais à Lima leur joie d'avoir obtenu les Jeux Olympiques, ils finiraient tous par comprendre le succès de Michaëlle Jean qui, bien que polyglotte, honore ainsi à l'ONU sa mission de présidente de l'OIF: " je me suis exprimée en français comme je le fais toujours en public, explique-t-elle. Mais le français, je le parle avec tout mon corps, ma tête, mes mains, mes yeux. Je suis animée par la volonté de convaincre. Cela doit impressionner, car tout d’un coup je vois dans cette salle de conférence de l’ONU des gens se saisir de leur écouteur. Ils ne parlaient pas français, mais ils sentaient l’énergie, ils avaient envie de comprendre". Comme le pauvre Ronaldo (si rayonnant avec les journalistes lusophones) qui devait aligner quelques mots d'anglais en recevant le ballon d'or, ces dirigeant de Siemens et d'Alsthom, ainsi que ces brillantes femmes politiques n'avaient plus ni corps, ni tête, ni mains, ni yeux pour rayonner sur la scène dans la langue "obligée". Tristesse culturelle !
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J
Vous avez tout à fait raison de critiquer l'attitude des dirigeants des grandes entreprises européennes. Ils se moquent clairement des langues nationales et n'envisagent l'Europe qu'en tant que "marché global"devant avoir pour modèle les Etats Unis. Et la récente manie d'angliciser les noms des écoles de commerce (Ah la fameuse Burgundy School of Business, barbarisme remplaçant désormais l'ESC-Dijon !) ou le fait de privilégier dans ces écoles des cours uniquement en anglais envoient de mauvais signaux...Nous ne pouvons pas lutter contre ces attaques des langues nationales mais nous avons d'autres terrains pour gagner ! A commencer par l'Etat français qui doit continuer à montrer l'exemple comme ici ou comme l'apparent revirement de M. Macron, nouveau chantre inattendu de la francophonie. Revirement dû probablement en grande partie grâce à votre intervention !
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