Les yeux bleus de Jean d’Ormesson et Johnny Halliday
Le prince des lettres et l’idole des jeunes ont en commun ces yeux bleus d’ange malicieux qui participent de leur succès, même si ces célébrités ne jouent pas, il est vrai, dans la même division. L’un a fixé sur le papier son éloquence et sa brillante conversation. L’autre a chanté et secoué la langue française dans un moule américain. Ce sont des gloires nationales de langue française, certes, mais dont le rayonnement dépasse à peine l’aire de la francophonie.
Jean d’Ormesson craignait bien, avec lucidité, d’être jeté par l’histoire comme Ponson du Terrail, célébrité du XIXè siècle, n’y a pas survécu, tandis que Baudelaire, Rimbaud sont gravés dans le marbre du patrimoine francophone et traduits dans les autres langues.
Johnny Hallyday a absorbé la musique américaine des années 50 et a envoûté son public national en mettant des paroles françaises sur ces nouveaux rythmes, mais c’est tout. Rien de ce talentueux plagia n’a touché les publics non francophones et le siècle amorcé aura vite fait d’empiler la page des babyboumeurs…
Pour le rayonnement de la francophonie dans l’espace et dans le temps, il faudra plutôt compter sur Camus, Modiano, Piaf et d’autres…