Macron fidèle à Umberto Eco
Umberto Eco, après sa célèbre phrase l’Europe c’est la traduction, n’aurait pas manqué d’applaudir Emmanuel Macron pour avoir fait traduire sa Lettre aux Européens en 24 langues, afin de couvrir l’ensemble de la Communauté. Les journalistes n’en reviennent pas. À vrai dire, moi non plus, tellement je déplore habituellement l’abus insupportable de l’usage de l’anglo-américain et le pinacle auquel les élites portent cette langue, au mépris d’une grande partie des populations laissées au rang d’ignares ou de cancres.
Coïncidence heureuse, « Il Nome della Rosa », célèbre roman de l’écrivain italien, après avoir déjà fait l’objet d’un film par Jean-Jacques Annaud, va être présenté en série télévisée de huit épisodes. C’est une réalisation italo-franco-allemande, bravo ! Manque de chance, cette œuvre est intitulée « The Name of the Rose » et là commence mon inquiétude : allons-nous entendre en anglais le pape Jean XXII, l'empereur Louis IV du Saint-Empire et l'ex-inquisiteur Guillaume de Baskerville dans une abbaye savoyarde ? Le réalisateur italien Giacomo Battiato en serait-il réduit à cela pour des commodités de choix d’acteurs ou d’impératifs commerciaux ? Aurons-nous quand même une bonne surprise au cours des différentes séances ?
Qu’en penserait Umberto Eco lui qui s’est énormément intéressé aux langues et à leur évolution ? Lui qui a brillamment expliqué qu’en Inde, en Chine et dans le monde arabe, il y a depuis l’antiquité une continuité linguistique doublée d’une continuité religieuse, tandis qu’à l'inverse l'Europe a tout importé et donc tout traduit : la bible, les hiéroglyphes, etc…
Umberto, l’Europe a besoin de Toi !