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OUI LES LANGUES
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OUI LES LANGUES
  • Faire "Halte au tout-en-anglais". Rappeler aux Français leur devoir de défendre partout la francophonie. Sensibiliser les décideurs européens politiques, économiques, sociaux au plurilinguisme sans céder à la facilité et à la fatalité du tout-en-anglais.
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OUI LES LANGUES
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22 avril 2020

COVID 19

Sacré Covid ! tu nous fais encore penser aux langues !

Ce virus nous ouvre à l'international, c'est le moins qu'on puisse dire. Mais l'Europe n'en sort pas forcément gagnante. Si les informations quotidiennes sur la progression de la maladie paraissent claires pour les pays de l'ouest de notre continent, on est abreuvé de chiffres et de courbes, on croirait même un palmarès établi sans trop de pudeur sur nos malades et nos morts, mais les chiffres sont trompeurs, car ils ne recouvrent pas des réalités rigoureusement comparables. Qu’est-ce qu’on compte : les décès en milieu hospitalier, en maison de personnes âgées, à domicile ? Comment est-ce qu’on diagnostique les décès selon les pathologies multiples d’un défunt ? Comment s’organise le comptage selon les multiples sources et les divisions géographiques d’un pays ? Bref on assiste à une hystérie médiatique anxiogène encore plus contagieuse que le virus.  En regard, des pays de l'est de l'Europe on ne sait presque rien de bien compréhensible, à croire qu’ils ne savent pas compter ou qu’ils savent que compter mal ne sert à rien…Et puis, font-ils partie de la même Europe ?

Et le plurilinguisme européen dans tout ça ?

Au gré des reportages diffusés sur diverses chaînes françaises, notamment France 24, qui écarte un peu plus que les autres les barrières de l'Hexagone, on peut entendre des Européens qui s’expriment dans leur propre idiome et des interprètes qui servent à quelque chose. Cela pourrait être un vrai bonheur si le sujet n’était pas si grave, d’entendre de l’italien d’Italie, de l’allemand d’Allemagne et d’Autriche, de l’espagnol d’Espagne, du portugais du Portugal, du polonais de Pologne, du turc de Turquie… et même de l’anglais d’Angleterre ! oui, ça existe encore, il est même menacé par son rejet d’outre Atlantique. Tout cela est intéressant, on sent la pesanteur de peuples qui s’appuient encore sur leur culture. Un bémol, et c’est bien dommage, au nord et à l’est de l’Europe les interlocuteurs s’expriment souvent non pas dans leur langue, mais dans celle que vous devinez, qu’ils doivent considérer comme la « langue internationale », concept que je récuse évidemment pour des raisons expliquées tout au long de ce blogue.

Et nos élites françaises dans tout ça ?

Là, je serais enclin à la critique, poussé par mon mauvais esprit. Mais on ne sait quelle pulsion optimiste et bienveillante m’anime, qui m’incite à voir le verre presqu’aussi plein que vide ! Cela part du cluster, qu’on a découvert dans la bouche du sympathique ministre de la solidarité et de la santé, ce terme s’est propagé ensuite comme le virus, mais beaucoup de commentateurs lui préfèrent foyer. Puis le tracking, anglicisme venu d’Asie avec le virus, qui semble laisser la place à traçage. Il est souvent un peu drôle de les entendre dire les deux, comme si un terme français ne devait sa légitimité qu’après l’avoir énoncé en anglo-américain. Prenons garde à ce que cela ne soit le prélude pédagogique du monde de demain !

Ces deux néologismes s’ajoutent à une liste récente déjà impressionnante. Les fake news, coworking, punch line, timing, people, task force et bien d’autres nous sont imposés chaque jour, sans compter les publicités outrancières des banques, assurances, marques automobiles…, sans compter l’invasion de sujets d’information venant des États-Unis, du fait de la dépendance de nos journalistes aux agences de presse et réseaux américains, alors qu’on ne voit pas, qu’on n’entend pas ou trop peu nos pays voisins. Attention : il ne s’agit pas de purisme, ni de chauvinisme, ni de quoi que soit d’un sentiment nostalgique ou passéiste. Les langues sont vivantes et les emprunts de termes entre elles ont toujours existé. Mais devant ce phénomène actuel on a besoin de remettre de l’égalité, de la valeur aux idiomes. On peut se rassurer de voir que beaucoup d’étudiants qui baignent dans cette ambiance pensée unique tout en anglais ne s’y trompent pas et apprennent plusieurs autres langues. Alors plaidons pour des emprunts linguistiques fondés sur des échanges à peu près équilibrés et dans une proportion modérée entre les multiples langues.

Pour conclure, amusons-nous à répertorier des mots utilisés en français et qui ont été empruntés à d’autres langues au fil des siècles, parfois directement, parfois après un petit voyage dans plusieurs pays.

D’origine russe : bistro, hourra, intelligentsia, niet, oukase, yourte

D’origine allemande : accordéon, arquebuse, diktat, ersatz, hutte, karcher, leitmotiv, nouille, putsch, vasistas

D’origine japonaise : bonsaï, émoji, futon, geisha, hara-kiri, judoka, mousmé, Nintendo, soja, sushi

D’origine portugaise : albatros, autodafé, banane, caramel, fétiche, mousson, paria, sagouin, vigie

D’origine arabe : alambic (eh oui), algarade, azur, bedaine, bougie, caïd, camelot, carafe, chiffre, épinard, gaze, jupe, nouba, sirop, tarif

D’origine néerlandaise : bloc, cahutte, drôle, frelater, gaz, havre, mannequin, polochon, rotin, thé, trouille, varlope  

D’origine espagnole : brise, cacahuète, embarcadère, embargo, estrade, étiquette, fanfaron, gouaille, gourde, macabre, pagne, parangon, rodéo, tabac, tomate, vanille

D’origine italienne : adage, ambassade, aparté, attitude, banque, bistouri, caresse, contrebande, contre-temps, costume, désinvolte, fascisme, fioriture, harangue, malaria, manège, masque, partisan, pilote, posture, récolte, représailles, salon, site, tombola, virtuose

 

 

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