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OUI LES LANGUES
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OUI LES LANGUES
  • Faire "Halte au tout-en-anglais". Rappeler aux Français leur devoir de défendre partout la francophonie. Sensibiliser les décideurs européens politiques, économiques, sociaux au plurilinguisme sans céder à la facilité et à la fatalité du tout-en-anglais.
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10 février 2022

Lillistone explique le piège du tout-anglais

Lillistone explique le piège du tout-anglais

Donald Lillistone, en 75 pages d'un ouvrage paru aux éditions Glyphe, donne une leçon brillante aux Français vassalisés par le tout-anglais. Lui-même citoyen britannique, fier de sa culture et de sa langue maternelle anglaise, a cru bon d'écrire "Le piège du tout-anglais expliqué aux Français par un Anglais". Il déplore que trop de Français, en particulier parmi les élites dirigeantes, diminuent et dégradent leur pays. Ces anglomaniaques accordent un statut dominant destructeur de diversité culturelle à la langue de la puissance américaine, hégémonique depuis un siècle. Au fait, pour combien de temps encore ? Et au profit de quelle autre puissance ?

L'auteur commence par rappeler qu'une langue n'est pas qu'un moyen de communication, mais que c'est une manière de pensée, donc le vecteur d'une culture indissociable de la langue dans laquelle elle est exprimée. Or on voit bien que dans l'immense majorité des cas, l'anglais utilisé dans le monde est un globish dépourvu de profondeur culturelle, créant un piteux nivellement par le bas. "L'anglais ouvre la porte aux cultures anglophones; le tout-anglais, par contre, ferme les portes à toutes les autres cultures du monde".

Mais ce n'est pas tout. Lillingstone démontre que le mythe de l'anglais langue facile, belle et claire est un leurre et donne quelques exemples.

1) L'anglais est clair: amusons-nous de cette citatipn de George Orwell qui, dans The English Language and Politics, affirme "le discours politique est destiné à donner aux mensonges l'accent de la vérité ... à donner l'apparence de la solidité à un simple courant d'air". Citons quand même Marina Yaguello, linguiste française, pour son "Catalogue des idées reçues sur la langue".

2) L'anglais est une langue simple : pensons à la complexité de la prononciation (rythme et intonation), de l'orthographe, de la grammaire avec le poids de l'usage primant sur la norme ( le manuel "A comprehensive grammar of the English language comporte 1800 pages" !). Alors, pas si simple que ça, le globishe est trompeur !

3) On peut exprimer plus en anglais car doté d'un plus grand vocabulaire : certes, mais les langues diffèrent essentiellement par ce qu'elles doivent transmettre et non pas dans ce qu'elles peuvent véhiculer ( Roman Jakopson, linguiste américain).

4) Tout le monde parle anglais : certes un quart du monde peut s'exprimer ou bredouiller en anglais, mais rappelons qu'en Europe l'anglais n'est que la 3è langue maternelle après l'allemand et le français ! (allemand langue officielle en Allemagne, Autriche, Belgique, Liechtenstein, Luxembourg et Suisse), (français en France, Belgique, Luxembourg, Monaco et Suisse), (anglais en Royaume-Uni, Irlande et Malte).

5) Tout le monde veut parler anglais : certes pour certains l'anglais est la langue de la liberté, mais pour d'autres c'est la langue du colonialisme et de l'impérialisme. À ce propos, notons que certains Français hésitent à promouvoir leur langue parce qu'ils ont honte du passé colonial de leur pays, alors qu'ils accueillent à bras ouverts la domination d'une autre langue dont l'impérialisme passé et actuel dépasse de très loin celui du français !

6) Si tout le monde parlait la même langue (l'anglais) on aurait la paix : ce n'est pas ce qu'on a vu lors des guerres civiles en Angleterre et aux États-Unis...

7) L'anglais est la langue des affaires : en fait, pour 30% des affaires du monde et ça ne va pas aller en augmentant.

Tous ces éléments amènent l'auteur à affirmer que si l'anglais a une situation privilégiée, elle n'en est pas moins une langue comme une autre, sans pouvoirs magiques.

Après l'évocation de diverses expériences professionnelles dans le domaine des échanges linguistiques, l'auteur met en garde les Européens sur le piège dans lequel semblent tomber les Atlantistes de Bruxelles, qui cherchent à imposer l'illusion d'une culture européenne dont le support est le tout-anglais. Ce serait l'américanisation totale de notre continent.

En effet, Claude Hagège met en évidence la volonté d'homogénéisation qui caractérise la conception américaine de la mondialisation ("Contre la pensée unique"), d'où l'impérialisme linguistique du tout-anglais. L'Europe doit valoriser sa diversité culturelle et promouvoir son plurilinguisme.

Merci, Donald Lillistone, pour cette prise de position très clairvoyante et humaniste. Nul doute que nombre d'Européens et d'Américains partagent cette sensibilité. Cela me rappelle le jour où, dans ma ville de Nice, je suis passé devant cet affreux monument affublé de la mention # I love Nice offert à la curiosité des touristes. Cette fois-là je me suis avisé d'expliquer à certains d'entre eux pourquoi, en tant que Français niçois, je désapprouvais le choix de l'anglais et là une touriste américaine m'a approuvé en disant "I agree with you". Merci Madame ! Tout n'est pas perdu.

Mais, en cette période de campagne électorale, les candidats français à l'élection présidentielle feraient bien d'aborder la question. Car si, auparavant les inscriptions publiques étaient traduites en 3, 4 ou plusieurs langues, on voit maintenat de plus en plus un affichage uniquemnt duel (langue nationale + langue anglaise), donc on comprend : tout étranger ignorant la langue du pays est capable de se reporter à la version anglaise. Et comme on est tous étrangers ailleurs que dans notre pays, vous m'avez compris ! Il y a là plusieurs scandales au niveau européen: trahison du principe de plurilinguisme, dépenses imposées aux citoyens européens en faveur uniquement de la langue anglaise, gâchis car les inscriptions en anglais sont très peu consultées et encore moins comprises. Technocratie incompétente. Élus européens, réagissez !

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