L'Europe qui se réveille doit faire vivre ses langues !
La guerre en Ukraine et ses conséquences pour l'Europe. On entend qu'il y en a de bénéfiques pour la prise de conscience de la nécessité d'améliorer l'union. Soit !
On vient de voir à la télévision l'assemblée européenne suspendue aux discours de Josep Borrell et Ursula Von der Leyen. Si le premier, espagnol, se sent obligé de parler anglais (laborieusement), il a aussi choisi le français (parfait) pour une partie du discours, puis en final, changement de rythme et de chaleur et de conviction : en quelle langue à votre avis ? En espagnol, bien sûr, sa langue naturelle !
Quant à Madame Von der Leyen, allemande, elle s'obstine à s'exprimer en anglais, avec cette pointe d'accent qui ralentit son expression un peu laborieuse. Je l'ai entendue une fois en allemand, c'était beaucoup plus naturel !
En effet, le locuteur est généralement plus convaincant (et puissant) quand il s'exprime dans sa langue naturelle, même s'il possède assez bien d'autres idiomes. Car la posture plus ou moins laborieuse que l'on a en langue étrangère nous affaiblit, ce qui n'a pas d'importance dans les situations amicales, mais qui est très important en politique.
Avec ce spectacle, on constate que rien ne vaut de s'exprimer dans sa langue naturelle pour enthousiasmer et convaincre, et comptons sur le talent des interprètes dont c'est le travail. L'Europe se ridiculise à choisir de s'exprimer laborieusement dans la langue d'un pays qui la méprise. L'Europe gagnera en force politique et culturelle à mettre en oeuvre intelligemment et respectueusement son plurilinguisme pour lequel elle s'est engagée.
C'est justement à ce moment, où l'Europe apparaît comme plus unie que jamais, que nous devrions entendre la richesse des langues latines, germaniques, slaves et autres à la tribune.
Européens, parlons Europe !